La Douce Empoisonneuse
de Arto Paasilinna
Denoël - 236 pages
Linnea Ravaska est une paisible veuve qui vit isolée dans la campagne finlandaise. Son bonheur serait complet si elle ne recevait pas la visite mensuelle de son neveu, Kauko Nyyssönen, un petit voyou qui débarque et saccage son petit paradis de verdure pour lui extorquer le montant de sa maigre pension de veuve d’un colonel. Le jour où son neveu lui fait signer un testament dont il est l’unique bénéficiaire Linnea décide de réagir. Se tournant d’abord vers la police elle ne peut que constater son incompétence. Se sentant trahi par son unique famille Kauko Nyyssönen décide d’en finir avec « la vieille » et concocte avec des amis (de vrais voyous) un plan pour la faire passer de vie à trépas. Linnea se réfugie chez un ancien amant à Helsinki. Commence alors une partie du jeu du chat et de la souris : ce sera à qui assassinera l’autre en premier.
Très vite on prend en horreur le neveu de la colonelle et ses comparses (qui sont bêtes et méchants à un point inimaginable) et l’on prie pour Linnea arrive à ses fins. La morale passe à la trappe mais la fin la repêche in extremis.
Au delà de cet aspect burlesque Arto Paasilinna dresse un portrait sans concession de la société finlandaise : une jeunesse désespérée qu’on laisse en marge, des traditions et des valeurs qui se désagrègent, une police lâche et incompétente. Ce n’est pas joli joli et l’auteur enfonce le clou quand il rappelle que la Finlande n’était pas du « bon » côté lors de la seconde guerre mondiale.
C’est ironique, très drôle et ça se dévore sans faim jusque la dernière ligne.