Rien de grave
de Justine Lévy
Le Livre de Poche - 219 pages
Louise vient de perdre sa grand-mère et n’arrive pas à pleurer. Plus tôt dans l’année elle a perdu son mari Hadrien qui lui a été « piqué » par la copine du père de ce dernier, Paula, un mannequin au visage refait et au sourire figé. Pour couronner le tout Louise a un gros problème existentiel : elle se déteste, a des relations difficiles avec sa mère qui est atteinte d’un cancer du sein, ne se trouve pas à la hauteur de son Hadrien et du coup bouffe du médoc (des amphétamines) comme d’autres du chocolat. Bref Louise va mal et elle l’écrit, le crie dans ce livre.
Postulat de base : je n’aime pas et je n’aimerai jamais l’autofiction (si si j’en suis sûre je ne m’y ferai pas). Je suis donc mal partie avec ce livre. Alors je décide que je me fiche de savoir que Justine est la fille de BHL, que Hadrien est en fait la transposition de son ex-mari Raphaël et que Paula est le reflet d’une certaine Carla. Justine Lévy a, paraît-il, beaucoup romancé son histoire (enfin beaucoup j’ai un doute). Mais je décide de la croire de faire abstraction de la part d’autobiographie, de la confession/thérapie et de lire Rien de grave comme un roman, une invention, une histoire construite de toute pièce par un écrivain. Et surprise, ça se lit. Même si ça se lit vite, même si c’est un peu vain, un peu creux, même si ce n’est pas toujours très lisible. Le style parlé, pensé est très vivant même s’il donne une impression de brouillon. Le récit est décousu mais touchant. Le ton est léger et l’humour parfois méchant parfois désabusé pimente la lecture. J’ai pris un certain plaisir à lire ce livre raconté à la première personne. Une lecture agréable sans plus.
Pour l’anecdote Rien de grave a reçu en 2004 le Prix Littéraire Le Vaudeville et le Grand Prix Littéraire de l'Héroïne Marie France