Moi, Charlotte Simmons
de Tom Wolfe
Pocket - 1009 pages
Charlotte Simmons est une jeune provinciale issue d’une toute petite bourgade de Caroline du Nord (Sparta – 900 habitants). Brillante elle à décroché une bourse pour entrer à Dupont, l’une des meilleures universités des USA. Intelligente mais naïve, coincée et campagnarde, elle va découvrir à Dupont la vie estudiantine d’une jeunesse dorée et débauchée. Loin du temple du savoir espéré Charlotte Simmons découvre les dortoirs mixtes, la promiscuité, les beuveries de ses camarades, la tyrannie de la mode, le culte des sportifs, la pression sociale…
Quand il veut prouver quelque chose Tom Wolfe n’y va pas avec le dos de la cuillère. Ses étudiants riches sont forcément prétentieux, superficiels, buveurs, bêtes comme leurs pieds, mal élevés, abusant des "fuck" et autres manies de langage de djeuns. Les étudiants pauvres sont forcément intelligents, binoclards, mal-aimés, mal dans leur peau, exploité par le système. La provinciale Charlotte est vraiment très naïve (bon d’accord sa jeunesse surprotégée ne l’a pas préparée aux vicissitudes de la vie mais quand même) mais très intelligente aussi (elle devient donc manipulatrice) et a la chance pour elle (par de heureux hasards elle retombe toujours sur ses pieds peu importe la bourde commise). On sent que l’auteur s’est beaucoup documenté sur les universités américaines, qu’il a longuement mené son enquête. Et c’est ce qui fait que son livre est indigeste. La main lourde, le trait épais, sur 1000 pages, ont failli me faire périr d’ennui. Les descriptions précises et minutieuses de la vie estudiantine alourdissent le récit. L’enquête sociologique domine le roman au détriment des personnages auxquels je n’ai pas réussi à m’attacher (je ne compte plus le nombre de baffes que j’ai eu envie de mettre à cette sotte et égoïste de Charlotte). Je m’attendais à roman au vitriol, une critique virulente de la société américaine. Je me retrouve avec un mauvais épisode d’une série pour ado dans lequel, ô surprise ! j’apprends que le jeu est truqué d’avance pour les fils à papa fainéants et fêtards, les sportifs rapportant des titres et des sponsors, que l’argent mène le monde, bref que la vie n’est pas rose sur les campus américain…
Déception pour ce livre sur ma liste pour le Challenge ABC 2007
L'avis élogieux de Flo, mitigé d'Emjy, interrogatif de Laly, déçu de Reka et vitriolé d'Agapanthe