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Les Carnets de lecture de Lhisbei
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3 juin 2006

On vous rappellera : Une Bac + 5 dans la jungle du recrutement

on_vous_rappelleraOn vous rappellera : Une Bac + 5 dans la jungle du recrutement

de Sophie Talneau

Hachette - 246 pages

Illustrations de Christophe Paviot

Sophie, 28 ans diplômée de l’école de commerce de Nantes nous raconte son parcours de chômeuse, ses déboires, ses entretiens bizarres avec son assistante sociale, des agents de l’ANPE, des chargés d’insertion d’associations et aussi des recruteurs glauques. L’optimisme est de mise au début puis au fur et à mesure des mois qui passent elle se met à douter, s’enfonce dans la galère et décide de la raconter.

Réaliste je l’accorde ce bouquin l’est. C’est du vécu, c’est moche, c’est triste. C’est bien raconté, j’étais pliée de rire pendant quelques heures.
Cependant ce livre me dérange sur plusieurs points. Sophie Talneau est diplômée d’une grande école. Elle se permet de décliner une proposition d’emploi (adaptée et raisonnable) à la fin de ses études pensant faire monter les enchères. Raté cela n’arrive pas. Sophie accuse l’école d’avoir bourré le crâne de ses étudiants en leur martelant qu’ils étaient les meilleurs et que les recruteurs allaient se les arracher. Soit elle n’a pas tort (c’est quand même le genre d’école qui vous apprend à avoir la grosse tête et qui à défaut de booster votre CV gonfle votre ego) sauf que quand on a 22 ou 23 ans on peut (on doit) réfléchir par soi même et ne pas prendre ce qu’on vous dit pour argent comptant et que lorsqu’on se prépare à entrer sur le marché du travail on se renseigne un peu mieux que ça. Ensuite quand on fait un choix on l’assume. Sophie Talneau a fait le choix de refuser une proposition pour de mauvaises raisons elle porte sa part de responsabilité. Ce n’est pas (entièrement) la faute de son école. Un cerveau ça sert à réfléchir. Bon d’accord je suis un peu dure là mais nous vivons dans une société où rares sont ceux qui assument leurs choix, leurs décisions. C’est toujours la faute de quelqu’un d’autre, la société, la télé, les entreprises, les hommes politiques, les fonctionnaire, les étrangers….je ne continue pas la liste vous voyez où je veux en venir. Responsable mais pas coupable... Attention je ne dis pas que les chômeurs sont des fainéants et que s’il reste au chômage c’est de leur faute. Non loin de là. Le chômage est un engrenage pervers. Si vous êtes plus d’un an au chômage il devient difficile de se vendre auprès des employeurs : ils se méfient, se posent des questions (ce n’est pas normal avec un cursus comme celui là, elle a un problème, elle est instable…et pan c’est la lettre de refus qui tombe dans la boite aux lettres). S’il y a bien un message à retenir de ce livre c’est que le chômage ce n’est pas farniente à la maison. C’est moche, c’est dur et c’est un rejet, une désocialisation et franchement ce n’est à souhaiter à personne.
Revenons à notre propos, Sophie Talneau, notre BAC+5 en recherche d’emploi. Elle décrit bien la galère , la misère, les désespoir qui commence à poindre et la fin des ses illusions. La plume reste légère malgré le propos et l’humour « noir qui fait rire jaune » contrebalance un peu le bourdon qui commence à étrangler le lecteur. A lire donc pour faire voler en éclat quelques idées reçues mais avec un peu de recul.

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